J'espère que ça sera bien vulgarisé et compréhensible, si c'est pas le cas, alors je m'en excuse.
La théorie
En gros, on peut imaginer deux électrodes (des plaques en métal par exemple) assez longues placées de manière parrallèle. Ensuite, une décharge électrique très rapide et à haute tension se produit entre les deux électrodes, ce qui va énergiser le gaz (souvent à pression atmosphrérique) se trouvant entre celles-ci .
Ensuite, ce qui va permettre à l'air de produire directement un rayon laser sans qu'aucun miroir ne soit utilisé (contrairement aux autres types plus communs de lasers) c'est la capacité de celui-ci à la superradiance. On définit la superradiance comme une émission de rayons lumineux faite de manière cohérente par des atomes excités (ici de diazote, le gaz le plus abondant dans l'air). Une fois le gaz énergisé, les atomes vont, en se dé-excitant, libérer leur énergie sous forme de photons formant des rayons lumineux parallèles (mathématiquement, ils ont la même direction) et ayant le même sens. Car nous utilisons du diazote, les rayons lumineux libérés ont une longueur d'onde d'environ 337.1 nm, ce qui fait partie des ultraviolets.
La pratique
Les deux électrodes du laser (pas de l'éclateur), sont chacune reliée à un condensateur. De plus, ces deux condensateurs partagent une même masse. On relie aussi les pôles positifs entre eux avec un inducteur (une "bobine"). Ainsi, lorsque l'arc électrique se fait à l'éclateur, les condensateurs essayent de s'égaliser, mais l'inducteur étant "mou" à cause du champ électromagnétique qu'il crée (il limite le passage du courant), le courant électrique va passer entre les deux électrodes du laser (pas de l'éclateur) et va énergiser le gaz.
Une fois cela fait, les condensateurs sont déchargés, et vont à nouveau pouvoir se charger et ainsi de suite, ce qui "génère" donc des décharges électriques en boucle tant que le transformateur est alimenté.
Note: A la place d'un inducteur on pourrait utiliser une résistance de 100kΩ-1MΩ pour limiter l'intensité mais elle risque de vite griller...
Note 2: L'inducteur/la résistance permettent aussi de fair un pont entre les deux condensateurs afin que les deux se chargent (car ici on alimente que par un côté)
Le test
Pour faire l'inducteur j'ai utilisé du fil de cuivre 2.5 mm² pour le secteur (18-22 tours, environ 10µH):
Pour limiter l'intensité du courant dans le laser et éviter complètement exploser le diélectrique, j'ai fait une résistance 1MΩ de 10-12W (qui a fini par griller) avec ce que j'ai trouvé:
Le transformateur et le pont de diode (que j'avais précédemment utilisé pour mon Fusor de démonstration):
L'installation globale (le pot en céramique et les bouteilles servent juste de poids pour éviter que ça bouge une fois mis en place):
Pour pouvoir voir les UVs, j'ai fait une solution de fluorescéine (qui émet de la lumière visible si excitée par des ultraviolets, et non c'est pas de la pisse et en plus c'est papa qui l'a synthétisée :}):
Voilà un "plan" hyper crade fait sous MS Paint (chut, et la diode est pas nécessaire en DC):
Des rayons capturés (celle dans le noir est pas top à cause du clignotement pendant la marche et de l'APN):
Le laser a plutôt bien marché au début, puis les résistances et le diélectrique ont commencé à merder (ça se voit) donc j'ai fait deux petites vidéos in extremis avant que plus rien ne marche du tout (attention les oreilles ça fait beaucoup de bruit):